Mars 2002, je suis contactée par l’attaché de presse d’Emi-Hostile, il me propose alors de caler une interview avec Les Psy 4 de La Rime. Je vous avoue que sur le moment ça me paraît compliqué car la radio n’est pas encore trop dessus. Mais je kiffe ce groupe, je les avais notamment découverts sur Sad Hill Impact. Alors comme j’ai envie de faire cette interview, je fonce.

Pour préparer cette interview, j’ai à l’époque une stagiaire qui comme moi, aime ce qu’ils font. Elle connait aussi leur parcours, alors il va de soi que je lui propose qu’on fasse cette interview en binôme. Nous avions vraiment beaucoup de questions à leur poser, que ce soit sur leur début ou sur leur album Block Party, pour lequel il venait faire leur promo.

La veille de l’interview, je suis plutôt sereine, l’interview est prête !! Et j’ai hâte d’être au lendemain.

Jour J, je me lève à la bourre !! (Eh oui je vous précise, je ne suis pas trop du matin). Alors je me speede au maximum, j’ai dormi en banlieue (91) chez mon mec de l’époque (quelle idée !! Surtout quand on vit sur Paris). Et en bonne parisienne que je suis, je ne me dis pas que les R.E.R, ce n’est pas le métro !! Alors quand j’arrive à la gare, je rate le train qui part pour Paris. Et ils annoncent que le suivant est dans 20 minutes !! Panique, le timing est short. Avec le temps de trajet, puis la marche jusqu’au bureau, je suis en retard de 5 minutes.
Je préviens mon boss qui gueule (bah ouais normal). Je peux vous dire que le temps d’attente du R.E.R et tout le trajet, j’ai juré sur la banlieue et priez pour qu’ils soient en retard.

Enfin, le R.E.R arrive à destination, moi qui ne courre jamais, là j’ai cavalé, j’ai du battre des records du 1OOm. Ça y est j’arrive prêt du but et je sais qu’ils ne sont pas encore arrivés. Au moment où je cours, devant le parking, qui vois-je ? Les Psy 4 et leur manager de l’époque qui entrent au parking. Eux me regardent mais ne me connaissent pas.
Du coup, j’arrive bien avant eux, la stagiaire a assuré et m’a imprimé les questions, ça roule. Bon, je suis juste rouge comme une pivoine avec cette course intensive que je viens de faire.

L’accueil m’appelle et me fait donc descendre pour que je les reçoive. Et là, grillée, ils me disent : « mais c’est toi qui courait et qu’on vient de croiser ». Moi : « Oui en effet, c’était bien moi ». Dans l’ascenseur, j’aurai aimé me faire toute petite, encore plus petite que je suis. Mais, ils sont cool, ils me charrient dans un esprit bon enfant. Du coup, je me sens plus à l’aise. Je les emmène alors dans notre studio qui sert aux interviews web.

La stagiaire me rejoint et on débute l’interview. Mais au bout de quelques questions, elle ne se sent pas bien du coup, elle me laisse poursuivre seule. L’interview dure une bonne heure, l’ambiance est détendue, Soprano est celui qui parle le plus facilement et le plus. Le moins bavard est Vincenzo.
Bilan de leur côté, ils sont satisfaits de l’interview et nous remercie car ils ont trouvé les questions intéressantes. Selon mes souvenirs, Sopra nous dit même : « Ca change des questions qu’on nous pose d’habitude du style : « quelle est notre couleur préférée ? ». Et j’en suis contente car ça fait toujours plaisir d’être complimenté sur son travail.

A la fin de l’interview, ils prennent leur temps, leur emploi du temps leur permet, il visite mon bureau. Et là, ils nous disent que c’est la 1ère fois qu’ils viennent dans les locaux de la radio. Alors, je décide leur faire visiter les lieux. C’est avec enthousiasme qu’ils acceptent. On fait le tour du proprio, ils s’arrêtent un instant devant le bureau du DG des programmes. Et je les présente à l’animateur qui est à l’antenne à ce moment-là.

Puis, il est temps pour chacun d’aller à ses occupations. Eux profiteront de leur présence pour faire du shopping et moi d’aller déjeuner. On se recroisera d’ailleurs dans la rue.

C’était un bon moment, simple, naturel. Tout ce que j’aime.

Au courant de l’année 2002, je les recroise et interviewe assez souvent, je les suis notamment    sur leur tournée commune avec Ärsenik. Je fais une interview des 2 groupes dans les loges lors    de leur concert dans la salle Daniel Ferry à Nanterre. Cette même année, je descends également    à 2 reprises sur Marseille. La première pour filmer le live du concert Live au Docks des Sud  qui réunit IAM, Chiens de Paille et Psy 4 de la Rime. Et je me rends aussi au Totally Board 2002, où il y aura un plateau multi-artiste.

En fin d’année, on se retrouve au 1er grand concert Rap et R’N’B français au Stade de France, mais aussi dans les locaux de la radio.
Mais le concert de Psy 4 de la Rime que je n’oublierai jamais est celui qu’il donne en commun avec Ärsenik à l’Elysée à Montmartre, le 19 décembre 2002. Pour ce concert, on avait fait une opération pour faire gagner des places. Mais les gagnants n’étant pas tous venus, je décide de proposer aux collègues. Un seul acceptera, et pas n’importe lequel!!

Vous voulez savoir ? Bah pas tout de suite !!

Ce collègue ne connait pas très bien les Psy 4 mais il aime beaucoup Ärsenik. On s’y retrouve, moi je suis accompagnée d’une de mes cousines et d’une de mes sœurs. Lui qui devait venir avec un pote, est finalement seul.
On passe un bon moment, bon concert, belle performance du groupe comme d’habitude. J’ai du coup converti 3 personnes aux Psy 4. C’est pour mon collègue, une bonne surprise, il a ainsi découvert leur album en live, ce qui lui a donné envie d’écouter l’album. C’est un jeudi soir, tout le monde rentre chez soi satisfait. Mais je ne savais pas, ce soir-là, que quelque chose aller changer ma vie.

Vous vous demandez mais où elle veut en venir ? Elle est relou avec ses sous-entendus. Allez, j’arrête le suspense, ce collègue, était un stagiaire qui est aujourd’hui mon mari. Alors quand on se rappelle le début de notre relation, on se remémore ce concert qui a été le déclic.

Et ce qui est assez drôle, c’est que le hasard fera que beaucoup de chose personnelle de ma vie correspondront à des rencontres avec les Psy 4. Je ne vais pas vous faire le détail de chaque, ce serait trop long. Mais voici quelques anecdotes.

Lors de la promo de leur 2ème album, Enfants de la Lune, il organise le 25 septembre un concert à La Scène Bastille pour faire découvrir leur album en live, 2 jours avant la sortie. Ce jour-là, je m’y rends pour prendre des photos et quelques heures avant j’apprenais que j’attendais mon premier enfant.

Plus tard, je les recroise à la radio, et j’annonce alors à Vincenzo, celui dont je suis le plus proche, que je suis enceinte et que je vais me marier le 15 avril 2006. Très heureux pour moi, il me dit : « Oh moi je débarque, direct », puis il s’arrête et me dit : « mais attend le 15 avril, j’ai un truc. On fait le Dôme de Marseille ». Une grande première pour le groupe et une grande première pour moi. Vincenzo pensera à mon mariage et me laissera le lendemain un des plus beaux messages que j’ai reçu.

Il y a encore plein de petites anecdotes comme ça que je pourrai vous racontez autour de Psy 4 mais j’ai préféré choisir les plus belles.

C’est un groupe que je respecte énormément. Ils ont toujours été respectueux, humbles, gentils depuis notre première rencontre et jusqu’aujourd’hui encore.

C’est sans conteste la plus belle rencontre de toute ma carrière.